4- De  878 à 1043 Sicile Arabe

Sicile musulmane
 
Article détaillé : 
Émirat de Sicile.
Passée au cours du IXe siècle sous domination arabo-berbère7, la Sicile est, au début du 
IXe siècle, sous contrôle des Fatimides conquérants de l'Afrique du Nord appuyés par les Berbères de la tribu Kutâma. Le gouvernement en est confié à la dynastie kalbide des Banû Abî l-Husayn qui en seront les émirs héréditaires pendant plus d'un siècle. Durant cette période l'islamisation, l'arabisation et la berbérisation seront d'autant plus radicales qu'une importante vague migratoire berbère suivra les famines qui ravagèrent l'Afrique du Nord de 1004 à 1040. Durant cette période de domination musulmane de près de 250 ans (Palerme fut une ville musulmane de 831 à1071), les chrétiens occupés se virent imposé le statut de « Dhimmi » tel que défini par la jurisprudence islamique.
Après l'échec de la tentative de reconquête 
byzantine en 965, un processus d'arabisation totale du territoire sicilien est mis en place, favorisé par une importante immigration arabe et berbère en provenance d'Afrique du Nord, et appuyé sur une politique de développement économique et d'amélioration de la gestion fiscale. La Sicile se conforme alors au modèle économique des principautés d'Orient : production agricole destinée au marché et au palais, en particulier le coton, la soie, et les produits de luxe. Mazara, à l'extrémité sud-ouest de l'île, est alors le port central des échanges en Méditerranée.
Quelques communautés chrétiennes grecques parviennent à subsister, à 
Palerme, à Catane et dans le Val Demone, au nord-est de l'île. Au début du XIe siècle, la Sicile entre dans une période de crise politique grave. Vers 1030, la légitimité de l'imamat fatimide est en effet remise en question et les gouverneurs kalbides sont chassés de l'île. Les querelles dynastiques entre émirats rivaux conduisent à une fragmentation du pouvoir et à un affaiblissement politique dont profitent les Byzantins. Et en 1037, avec l'aide d'une faction musulmane, les Grecs lancent une nouvelle tentative de reconquête. L'expédition, conduite par le général grec Georges Maniakès, qui comptait déjà trois cents mercenaires normands prêtés par le prince lombard Guaimar IV de Salerne échoue cependant en 1042.
 
902 : Taormine (l’ancienne Tauromenion) est prise et mise à sac par l’émir aghlabide Ibrahim II. Comme jadis les Carthaginois, les musulmans s’installent en majorité à l’ouest de l’île, dans la région du Val di Mazara où de nombreux chrétiens se convertissent. La colonisation du Sud-Est fut plus tardive et moins intense. Au nord-est, la région du Val Demone apparaît comme un foyer de résistance.
910 : Fin de la dynastie aghlabide en Tunisie. La Sicile prend de fait une large autonomie par rapport à la dynastie shi’ite fatimide qui a installé sa capitale au Caire.
947 : Chargé par le calife fatimide Al Mansur de gouverner l’île, Al Hassan bat les Byzantins en Calabre et établit la dynastie kalbide, dont les émirs gouverneront la Sicile jusqu’en 1040. Ce siècle correspond à une grande période de prospérité pour la Sicile, qui ajoute alors l’horticulture et de brillantes productions artisanales à sa tradition céréalière. Palerme – dont la population et alors estimée à 300 000 habitants – devient l’une des plus brillantes capitales du bassin méditerranéen.
962 : Quand l’émir Ahmed tente de briser la résistance des chrétiens dans l’est de l’île, la flotte byzantine envoyée à leur secours par l’empereur Nicéphore Phocas est détruite dans le détroit de Messine, et la prise de Rametta conclut victorieusement la campagne musulmane.
965 : Les dernières cités tributaires qui n’avaient pas perdu leur autonomie lors de la conquête musulmane disparaissent.
1016 : L’idée de recruter des mercenaires normands dans les principautés  du sud de l’Italie remonterait à 1016.
 
                          
 
On rapporte en effet que 40 chevaliers normands de Neustrie au retour d’un pèlerinage en terre sainte arrivent en vue de SALERNE à cette époque et découvrent que la ville est assiégée par les Arabes qui attendent avec un flegme très oriental que le temps, la faim et la soif réduisent les défenses de la cité. Nos Normands, tournant les adversaires, se lancent aussitôt à l’assaut et, malgré la disproportion des forces, font décrocher l’armée arabe, stupéfaite de cette résistance imprévisible. Ce fait d’arme leur vaudra une solide réputation dans toute la région.
 
       
 
Toutefois, le premier établissement territorial des Normands n’est effectif qu’en 1020. La bourgeoisie lombarde de BARI se soulève alors contre le Katepan byzantin. MELES, chef de la conspiration,  s'abouche avec une bande de bannis normands en pèlerinage (Raoul de TOSNY et les frères QUADRELLIS). La révolte échoue mais les Normands restent. Ils vont se louer au petit bonheur la chance aux princes lombards (de SALERNE, de CAPOUE), au duc de NAPLES et même aux abbés du Mont Cassin. REINOLF DRENGOT (un Quadrellis) obtient du duc de Naples le comté d’AVERSA  pour l’avoir aidé contre le prince de CAPOUE (Pandolf, le loup des Abruzzes). Il épouse par la même occasion la sœur du duc, inaugurant une « promotion matrimoniale » dont les Normands vont se montrer particulièrement friands mais qui causera finalement leur perte ... Reinolf, un opportuniste qui se range toujours du côté du plus fort, n’en collaborera pas moins  par la suite avec Pandolf, et, lorsque le sort des armes abandonnera le prince de CAPOUE, c’est le prince de SALERNE, ennemi du précédent, qui l’accueillera à bras ouverts. Ces volte faces lui permettent de rester jusqu’à sa mort à la tête du comté d’AVERSA (1045), cadeau un peu empoisonné, peu fertile, desséché et exposé à la cupidité des  princes de CAPOUE. Toutefois pour la mise en valeur de ces territoires, il fait un appel massif aux normands, chevaliers faméliques, cadets de familles et aventuriers aux dents longues en menant d’ailleurs en Normandie de véritables campagnes de recrutement. Ainsi sera fondée une puissance qui par un système de récompenses et de fiefs s’étendra à SORRENTE, AMALFI, TRAETTO, GAËTE, PONTECORVO.
 
1038 : Sous le règne de l’empereur byzantin Michel le Paphlagonien, Georges Maniakès débarque avec une armée dans l’est de l’île, prend Messine, bat les musulmans à Rametta et à Traïna et réussit à s’emparer de Syracuse. Il est sur le point de prendre Palerme quand sa disgrâce réduit à néant le résultat de la campagne. Les Arabes n’ont obtenu qu’un sursis car l’opposition entre Ibn ath-Tumnah, le maître de Syracuse, et Ibn al-Hawwas, qui contrôle Castrogiovanni ( château d’Enna), va favoriser les entreprises des Normands qui ont commencé à s’installer en Italie du Sud depuis plusieurs décennies.
1043 : Guillaume Bras de fer, fils de Tancrède de Hautevllle, seigneur normand du Cotentin, s’empare de Melfi, en Pouille. 



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