9- 1189 jusqu'aux Vêpres 1282
1197 : Mort d’Henri VI à Messine. Régence de Constance. Elle meurt l’année suivante, et c’est le pape Innocent III qui devient le tuteur du jeune Frédéric.
1208 : Innocent III remet le pouvoir à Frédéric, qui règne en Sicile, mais semble avoir perdu l’empire qui failli passé à Othon IV. Élu empereur en 1212, Frédéric l’emporte et est couronné en 1215 à Aix-la-Chapelle, puis à Rome en 1220.
1221-1223 : Répression des révoltes musulmanes. Déportation des rebelles à Lucera, en Italie du Sud.
1225 : Par son deuxième mariage avec Yolande, fille de Jean de Brienne – roi de Jérusalem –, morte en 1228, Frédéric peut faire valoir des droits sur la couronne de Jérusalem.
1227 : Grégoire IX excommunie Frédéric II.
1228-1229 : « Étrange croisade » de Frédéric II, qui obtient par la négociation avec le sultan d’Égypte la royauté sur Jérusalem, définitivement reperdue en 1244.
Hauteville et Normand par sa mère et élevé à Palerme, Frédéric II de Hohenstaufen fut empereur du Saint empire Romain Germanique, Roi des deux Siciles et de Jérusalem.
Il s’intéressait aux sciences et aux arts. Excommunié à deux reprises, il monta cependant la sixième croisade, où il réussit en 1229 à récupérer Jérusalem sans combattre. Par la diplomatie il signa le traité de Jaffa avec le successeur de Saladin, et fut couronner roi de Jérusalem.
1230 : Paix de San Germano entre le pape Grégoire IX et Frédéric II.
1231 : Rédaction des Constitutions du royaume de Sicile, dites Constitutions de Melfi, qui posent les principes d’une monarchie absolue et centralisatrice.
Charles Ier d'Anjou, comte de Provence, intronisé par le pape Clément IV comme roi de Sicile. Fresque de la Tour Ferrande à Pernes-les-Fontaines1246, Charles Ier d'Anjou épousa Béatrice de Provence (1234-1267), comtesse de Provence et de Forcalquier (1245-1267), fille du comte Raymond Bérenger V et de Béatrix de Savoie. Par ce mariage, il devint lui-même comte de Provence et comte de Forcalquier (1246-1267), titres qui continuèrent à lui être donnés par courtoisie après son veuvage et son remariage.
À l'occasion de ce premier mariage, son frère le roi de France Louis IX, dit Saint Louis, le consacra comte d'Anjou et comte du Maine (1246-1285), créant de ce fait la seconde dynastie angevine.
1245 : Innocent IV fait excommunier l’empereur par le concile de Lyon.
1246 : L’expulsion des derniers rebelles musulmans marque la fin de l’islam en Sicile.
1250 : Mort de l’empereur Frédéric II. Conrad IV devient empereur et roi de Sicile.
Contexte :
Le contexte italien est celui de la lutte entre les partisans du pape et de l'empereur : les partis des guelfes (guelfi, pour le pape) et des gibelins (ghibellini, pour l'empereur) se cristallisent à cette occasion.
La situation sicilienne était complexe depuis la mort en 1250 de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, roi de Sicile et ennemi déclaré de la papauté. Son fils Conrad IV lui succède mais meurt en 1254. Le pape Innocent IV, suzerain nominal de Sicile, veut profiter de la minorité de son fils Conradin pour évincer les Hohenstaufen d'Italie. Le régent de Conradin, Manfred de Hohenstaufen, fils bâtard de Frédéric II, se proclame roi en 1258 au détriment de son neveu. Il est alors excommunié et privé de son royaume par le pape, qui cherche un nouveau prétendant à faire valoir pour abattre la « race de vipères » que représente pour le pouvoir pontifical la famille de Hohenstaufen.
1262 : La fille de Manfred de Hohenstaufen, Constance, épouse Pierre III d’Aragon.
1265 : Le pape Urbain IV donne le royaume de Sicile à Charles d’Anjou, frère du roi de France Louis IX dit saint Louis.
1266 le comte Charles d'Anjou, frère de Saint Louis est investi par le pape du royaume de Sicile. Il envahit le sud de la péninsule italienne.
Le 26 février 1266, la bataille de Bénévent (Italie) opposa les Siciliens du roi Manfred de Hohenstaufen aux Français et Provençaux de Charles d'Anjou, victorieux. Cette campagne est considérée par l'église comme une croisade, Manfred étant excommunié.Charles Ier d'Anjou, capétien, comte d'Anjou, du Maine, de Provence et de Forcalquier, frère du roi de France Louis IX, était le champion du pape contre les Hohenstaufen, dynastie régnante de Sicile. Après avoir pris l'abbaye fortifiée de Mont-Cassin, la coalition de l'Angevin se dirigea vers Bénévent où le roi Manfred avait réuni son ost.
Les forces angevines comprenaient 25 000 hommes dont 6 000 chevaliers et sergents à cheval, 600 arbalétriers montés, et une infanterie - pour moitié d'arbalétriers - provençaux, auvergnats, champenois, gascons, bretons, flamands et des contingents de miliciens italiens. Manfred avait réuni une troupe moitié moindre 5 000 à 6 000 fantassins arabes, 3 000 à 4 000 cavaliers arabes et berbères, 1 000 chevaliers normands de Sicile, 1 200 chevaliers allemands, 1 000 mercenaires toscans et lombards.
Au matin, les Angevins se mirent en ordre de bataille dans la plaine de l'autre côté du Calore, rivière bordant la ville de Bénévent. Manfred accepta le combat mais la sortie de ses troupes fut ralentie par la foule en liesse dans la ville.
De fait, alors que sa première ligne musulmane arrivait au contact, ses troupes allemandes n'avaient pas traversé le Calore et lui-même était encore en ville. Dans un premier temps, les Musulmans harcelèrent la première ligne angevine, constituée d'infanterie, qui ne tarda pas à lâcher pied. Les Musulmans se précipitèrent pour massacrer ces fantassins.
À ce moment la troupe des Provençaux, menée par le maréchal de Mirepoix et Philippe de Montfort, chargea et écrasa les Musulmans.
Cependant, les Allemands de Manfred, enfin en ordre de bataille, contre-attaquèrent les Provençaux en adoptant une formation en coin. Manfred n'avait toujours pas traversé le pont sur le Calore.
Charles d'Anjou ordonna alors l'assaut de sa troupe qui prit de flanc les Allemands. Devant la déroute de ces derniers, les forces siciliennes de Manfred se replièrent en arrière du pont. Et lorsque les Angevins débouchèrent sur sa position, il ne put rallier que quelques centaines d'hommes qui ne suffirent pas à le défendre. Charles d'Anjou ayant exigé de ne pas faire de quartier, Manfred fut massacré sur place.
Cette bataille donna le royaume de Sicile à l'Angevin.
1268 : Victorieux à Aquila, Conradin fils de Manfred, excommunié par le pape Clément IV est venu reconquérir son royaume contre les Angevins. Il est surpris et vaincu à Tagliacozzo. Il s’enfuit avec son allié Frédéric d’Autriche, mais, arrêtés, ils sont livrés à Charles d’Anjou qui les fait décapiter à Naples. À l’annonce de sa venue, toute la Sicile s’est soulevée contre les Angevins, à l’exception de Messine et de Palerme. La répression angevine est féroce.
1270 : Croisade de saint Louis en Tunisie, suscitée en partie par Charles d’Anjou, désireux de renforcer sa position en Méditerranée centrale, ce que confirment ses initiatives en Grèce et dans les îles Ioniennes en 1272.1277 : Fort de l'appui du pape et de ses victoires militaires, Charles d'Anjou nourrit des projets plus vastes de croisade : il prend le titre de roi de Jérusalem , fait occuper Saint-Jean-d'Acre, et veut contraindre les Byzantins à l'union religieuse. Pour cela, il prépare une expédition contre l'Empire byzantin pour le printemps 1283 et masse sa flotte à Messine.
La mort du dernier des Hohenstaufen et les exactions des seigneurs français de la suite de Charles d'Anjou, peu au fait des institutions particulières de la Sicile, entraînent dans l'aristocratie et les classes urbaines siciliennes un rejet des Français qui se traduit par la préparation d'une révolte. L'un des souverains les plus intéressés par la Sicile est alors le roi Pierre III d'Aragon, qui avait épousé en 1262 Constance de Sicile, fille de Manfred de Hohenstaufen. S'il n'encourage pas la révolte, il est probable ne rien faire pour l'empêcher. L'empereur byzantin Michel VIII Paléologue, inquiet des visées sur l'Orient qu'entretient Charles d'Anjou, est également contacté par des émissaires siciliens.
1282 une flotte de cent quatre-vingt vaisseaux part de Collioure et de Valence[]. Elle est destinée à punir l'émir de Tunis du non-versement de son tribut à l'Aragon, mais il est probable que le roi Pierre ait également un projet sicilien[].
Les « Vêpres siciliennes » désignent un soulèvement et une révolte populaire de l'île de Sicile contre la domination féodale du roi français Charles d'Anjou, survenu le 31 mars 1282, mardi de Pâques.
30 mars 1282 : Révolte des « Vêpres siciliennes ». Une rixe se déclenche le lundi de Pâques à Corleone et dans la banlieue de Palerme, devant l’église San Spirito, entre la foule qui attend pour assister aux vêpres et des soldats français. L’occupation angevine était odieuse aux Siciliens, ulcérés que Charles ait installé sa capitale à Naples.
La révolte préparé par Jean de Procida, l’ennemi juré des Angevins – gagne rapidement toute l’île, de nombreux Français sont alors massacrés.
. Les artisans palermitains mettent en place une éphémère commune avant d'être rejoints par les habitants de Corleone. Le 30 août 1282, l’héritier le plus proche de Manfred met fin à la République fédérale. Pendant quatre mois, la république avait connu une liberté aussi extraordinaire que sanglante. Seulement le Château de Sperlinga n’a pas participé à la rébellion de 1282 contre les soldats de Charles d’Anjou.
À la suite de ce soulèvement et du massacre des Français, les Siciliens se libèrent du joug angevin en passant sous la protection du roi d'Aragon Pierre III[1]. L'événement est donc à la fois un moment clef de l'histoire nationale sicilienne et un tournant géopolitique.
Le Château de Sperlinga est entré dans l’histoire de Sicile car il n’a pas participé à la rébellion de 1282 contre les soldats de Charles d’Anjou connue comme les Vêpres Siciliennes. Les documents historiques témoignent de la présence de soldats "angevins" dans le château. Les habitants fournissaient de la nourriture pendant le long siège qui a duré presque 13 mois. La légende populaire raconte que les siciliens révoltés obligeaient les étrangers à prononcer le mot "cicero" ( pois-chiche). Ce mot sicilien est en peu difficile à prononcer pour les français. Sur l’arc en ogive de la première chambre du château on peut apercevoir la devise gravée sur deux pierres qui résume les faits de l’aide du village aux angevins: Quod Siculis Placuit Sola Sperlinga Negavit.( Ce que les Siciliens ont aimé, seul Sperlinga l’a nié)
Le Château de Sperlinga est composé d’un immense rocher en grès, utilisé par les populations indigènes de Sicile comme un lieu sacré ( lieu de culte ou nécropole rupestre), il a subi des modifications pendant la domination byzantine et la domination sarrasine pour être changé en bagne mais pendant la domination des Normands on y ajoute les remparts et toutes les infrastructures militaires.
Les parties bâties comprennent, le pont- levis, substitué par une passerelle, les douves, une chapelle, les salles du seigneur et au sommet une tour crènelée. Voir structure du château
août 1282 : Pierre III d’Aragon (Pierre Ier de Sicile ) – La flotte aragono-catalane débarque à Palerme et chasse les troupes fidèles à Charles d'Anjou en dehors de l'île.
Pierre III d’Aragon
C’est un au massacre, peu de français échappent, parmi lequel Guillaume III des Porcellets, chambellan de Charles d'Anjou et membre de l'illustre Maison des Porcellets de Provence, en considération de sa droiture et de sa vertu. Les émissaires siciliens apportent au roi Pierre III d’Aragon la couronne de l'île au nom de sa femme. Il est proclamé roi le 4 septembre. Toutefois son armée n'arrive pas à mettre le pied dans la partie continentale du royaume de Sicile ; c'est le début de la division entre les royaumes de Naples et de Sicile, dont les rois prétendent tous deux au même titre de « roi de Sicile ». Le pape Martin IV, furieux de voir un héritier des Hohenstaufen remettre le pied en Italie, excommunie le roi Pierre et donne son royaume d'Aragon, dont il est également le suzerain, à Charles de Valois, fils de Philippe le Hardi, roi de France, ce qui donne lieu à la croisade d'Aragon.
Guillaume III des Porcellets (1217-1288),
de la maison de Provence des Porcellets, était un seigneur d'une partie d'Arles, de Maillane, de Fos, de Martigues, de Cuges et de plusieurs autres lieux, baron du royaume de Sicile, de Calatasin et de Calatamaure dans ce même royaume.
Il fut le chambellan de Charles d'Anjou, roi de Naples, et conseiller d'État.
Il participa aux campagnes italiennes de Charles d'Anjou et à la conquête du royaume de Naples. Le nouveau roi de Naples le nomma alors châtelain de Licata et de Pozzuoli, puis seigneur de Calatafimi (Ségeste) et de Calatamauro peu de temps avant les Vêpres siciliennes[].
Il fut le seul Français (ou un des seuls ?) qui échappa aux Vêpres siciliennes le 30 mars 1282 : « On pardonna à un seul homme, Provençal de naissance, appelé Guillaume de Porcellets, qui, dans le gouvernement d'une place où il commandait, s'était toujours distingué par son équité, sa modération, par sa douceur et par sa piété, et qui fut en cette occasion redevable de la vie à la seule impression extraordinaire que sa vertu avait faite sur l'esprit des Peuples[] »
Les Vêpres peuvent être perçus comme une l'« affirmation tumultueuse de la sicilianité », la « première expression unitaire d'une population unie politiquement et bientôt culturellement ».
Le roi choisit Guillaume III des Porcellets pour être du nombre des cent chevaliers dans son fameux duel avec Pierre III roi d'Aragon, et cent chevaliers aragonais. Confrontation sans effet.
Les appels à la croisade lancés contre le roi d'Aragon par le pape Martin IV demeurent sans effet. La guerre contre Charles Ier d'Anjou, replié à Naples, continua jusqu'en 1285. Cette année-là, le roi de France Philippe III le Hardi mena une expédition appelée croisade d'Aragon, visant à remettre à Charles, son propre fils de quinze ans, le trône d'Aragon. Cette croisade fut un échec pour le roi de France. La maladie décima son armée. Lui-même, atteint de dysenterie, arriva à Perpignan, la capitale de son allié Jacques Ier de Majorque, pour y mourir. Malgré ce succès, Pierre III, miné par les guerres continuelles de son règne, mourut quelques mois après.